Les règles du fonctionnement social n’engendrent pas une redistribution satisfaisante des richesses produites à l’ensemble des citoyens. Notre modèle de société est probablement assis sur de mauvaises bases. « … le décrochage des plus hautes rémunérations et, plus encore, la concentration extrême des patrimoines menacent les valeurs de méritocratie et de justice sociale des sociétés démocratiques » (Thomas Piketty 2013 – Le capital au XXIe siècle ed. du Seuil).
Certaines aides publiques vont aux plus démunis, aux personnes à très bas revenus (Couverture Maladie Universelle (CMU), Revenu de Solidarité Active (RSA), minimum vieillesse, bourses d’étude, …), mais d’autres, accordées aux entreprises (aides publique au sens large : aides, réduction de charges, réductions d’impôts…) favorisent au contraire les couches de la population les plus aisées et participent, parfois indirectement, à l’accroissement des écarts de revenus et de patrimoines.
Le patrimoine des principaux actionnaires d’une entreprise privée est généralement supérieur à celui de la plupart des salariés de cette entreprise. Or il semble bien que les aides publiques aux entreprises sont des facteurs d’accroissement de ces écarts de patrimoine entre actionnaires et salariés.
Les exemples exemple 1, exemple 2 et exemple 3 concernent les entreprises bénéficiant de réductions d’impôts, de réductions de charges et d’aides publiques au cours de leur fonctionnement normal. L’ exemple 4 aborde le problème des entreprises en difficulté qui demandent l’aide des pouvoirs publiques. L’exemple 5 aborde les aides à la création d’entreprises innovantes.
Ces aides directes ou indirectes (déductions d’impôt, réductions de charges) s’accumulent au cours du temps. Elles peuvent être comparées à une pompe qui fonctionne en permanence, qui prélève l’argent de la collectivité et le reverse discrètement aux seuls actionnaires ou propriétaires des entreprises. Or on constate que ce sont ces mêmes personnes qui s’enrichissent le plus dans notre société.
Pourtant les entreprises pourraient prospérer et faire autant de bénéfices si les aides publiques étaient apportées à tous les acteurs de l’entreprise et l’économie du pays ne s’en porterait pas plus mal.
Il est donc souhaitable de modifier ces règles pour que l’action publique ne participe plus à l’accroissement de ces écarts et même assure un effet correcteur de ceux engendrés par l’action des entreprises et du marché.
Retour à la page pécédente