Dans le cas d’une entreprise en situation économique difficile, ou soumise à la pression de ses actionnaires pour accroître la rentabilité de leurs actions, il arrive qu’elle décide de licencier du personnel qu’elle juge sous-employé, inadapté, peu rentable, pour éviter la faillite ou pour augmenter ses bénéfices.
Prenons le cas où une entreprise négocie avec les collectivités territoriales pour obtenir une aide publique lui permettant de se redresser économiquement et d’éviter de licencier une partie de son personnel (d’éviter la mise en place d’un plan social). Si elle demande cette aide c’est que ses dirigeants supposent que celle-ci va permettre le maintien ou l’amélioration de la rentabilité de l’entreprise et donc le maintien ou l’accroissement de la valeur du patrimoine des actionnaires. Au contraire, sans cette aide, cette rentabilité se serait réduite et le patrimoine des actionnaires se serait dévalorisé puisqu’avec des salariés en moins la production aurait été moindre. Si le choix de ne pas licencier s’avère judicieux, et que l’entreprise se redresse économiquement, l’aide publique bonifie donc alors le patrimoine des actionnaires et non celui des salariés qui continuent alors simplement à pouvoir travailler. Ici encore, l’aide publique accroît le patrimoine d’une partie des acteurs de l’entreprise et non de tous et qui plus est, elle enrichit ceux qui en général sont déjà les plus fortunés.